Les conteurs vivent t-ils d'amour et d'eau fraîche ? 
 
La question vous paraît saugrenue ? Et pourtant, combien de conteurs ont-ils déjà eu le sentiment que leur travail n'était pas reconnu à sa juste valeur ? 
Etre payé pour simplement venir raconter quelques histoires ? La belle affaire....
"Désolé,  vous êtes trop cher...", "Nous sommes une toute petite association, vous ne pourriez pas nous faire un prix ?", "Ah bon, je croyais que vous faisiez cela bénévolement..."
 
Autant de petites phrases anodines qui trahissent une triste méconnaissance du travail du conteur...
Il y a ceux qui pensent encore qu'un conteur, une conteuse, c'est simplement quelqu'un qui se contente de venir lire quelques livres d'histoires pour enfants. Une sorte de gentille institutrice à la retraite qui s'ennuie ou une brave bibliothécaire embrasée par sa quête ; donner le goût de la lecture et du livre aux jeunes générations.
 
Pas de quoi dépenser plus de quelques centimes, sans doute ?
 
Désolez de vous détromper. D'abord, un  conteur, une  conteuse, ça ne lit pas. Cela raconte !
Dans la singularité de cet exercice, celui qui, à juste titre, peut se dire conteur prend un texte à bras le corps, le triture et le raconte de vive voix avec ses mots, ses émotions, son talent.
 
Conter, raconter, est un art véritable, incontestable. Au même titre que jouer la comédie, peindre un tableau, interpréter un morceau de musique.
 
Et qui dit Art, dit apprentissage. Et il n'y a pas d'apprentissage sans travail. 
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Ce monde qui manque de fées
 
Il faut emporter avec soi autant d’histoires que l’on peut. Les garder précieusement en mémoire ou dans le cœur. S’en faire une couverture pour les jours froids, pour les périodes de chagrins et de solitude. Pour les temps difficiles que traversent nos âmes fragiles.
 
Nous vivons aujourd’hui dans un monde qui manque cruellement de fées.
Sont-elles enfermées dans les sombres caves des châteaux de la télé réalité ? Se sont-elles dissoutes  au contact de l’hyper réalisme économique ?
 
Comment n’avoir pas l’impression d’être abandonné dans une forêt envahie par un épais brouillard ? Qui peut prétendre aujourd’hui savoir où court ce monde dans lequel nous avons de plus en plus difficile à nous reconnaître.  Nous rêvons d’insouciance et l’on nous répond continuellement par des menaces ; chômage, guerre, terrorisme, pandémie…
 
Le loup ne court plus après le petit chaperon rouge ou les trois petits cochons. Il est aujourd’hui dans le cadre de notre téléviseur et chaque jour, à l’heure de la messe noire de l’information, il nous répète : je vais vous manger !
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La scène ouverte, outil précieux pour le conte et le conteur
 
Il y a quelques années, les Zapéro-contes furent créés à Bruxelles, pour répondre à la raréfaction des scènes ouvertes dans la capitale. A l’exception de celle organisée, à l’époque, à l’Atelier 210,  par le groupe des  Chiconteurs,  aujourd’hui hélas disparu, il était bien difficile de trouver une scène ouverte digne de ce nom, c'est-à-dire acceptant sans ostracisme tant les conteurs professionnels que ceux en devenir.
 
L’expérience des années nous a montré que c’était avec raison qu’il fallait promouvoir une telle structure. Car elle s’avère être à la fois un outil précieux pour le conteur mais aussi un puissant moyen de promotion pour le conte.
 
On le sait, cette discipline artistique souffre encore et toujours de clichés réducteurs. La scène ouverte joue à cet égard un rôle de révélateur auprès de spectateurs qui, bien souvent, se trouvent dans l’ignorance d’un univers aux milles facettes créatives. Elle atteste aussi de  l’existence de formidables porteurs de paroles qui  n’ont rien à envier à leurs coreligionnaires, les comédiens de théâtre.
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Contes et propriété intellectuelle : réflexions d'une conteuse
 
Ils traversent le temps, se moquant des frontières, sont comme des oiseaux qui se posent sur les épaules de faiseurs de mots avec l'espoir qu'en les adoptant - les adaptant - ceux-ci les  nourriront d'une force nouvelle leur permettant de continuer leur voyage. Hé oui, les contes sont de grands voyageurs, appartenant à tous car n'appartenant à personne.
Cela bien sûr, c'est une vision poétique.
Car le conte, si libre soit-il, n'échappe pas au 21ème siècle à la réalité de la propriété intellectuelle.
Adaptation, plagiat, droits d'auteur, domaine public... autant de mots dépourvus de toute poésie.
 
Ce mois-ci, conjointement au Mensuel de diffusion d'informations sur l'oralité, les conteurs et les raconteurs, édité par la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers, nous publions un article de Marie-Claire Desmette. La doyenne des conteurs belges nous livre ici ses recherches et réflexions fouillées en la matière. Un article qui nous rappelle aussi l'élémentaire respect à avoir  face au travail de création ou d'adaptation de ses confrères, lorsqu'on souhaite ajouter un de leurs contes à notre répertoire.
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Le conteur peut-il rester un voyageur sans bagages ?
 
L’art du conte est, par excellence, celui de la liberté. Car la parole du conteur n’est jamais soumise à un texte figé. C’est toute sa différence avec le comédien. Si celui-ci est au service d’un auteur, le conteur, lui, n’est au service de personne sinon à celui de son imaginaire.
Quelle plus grande liberté que de s’emparer de récits qui ont traversé le temps et de leur apporter une dimension personnelle ? Ou d’être l’auteur de ses propres histoires avec le pouvoir de les modifier à tout moment.
 
Depuis toujours, le conteur a donc été un voyageur sans bagages. Car sa parole n’a jamais eu besoin de décors ou d’artifices superflus.
Il prend le temps de capturer et d’apprivoiser ses contes avant de les partager avec le public.
Mais il ne les présente jamais en cage. Ils restent sans entraves, prêts à tout moment à le surprendre autant que le public qui les écoute.
C’est une bien étrange magie que ces moments partagés avec les spectateurs.
Basés sur l’échange, nourris par l’improvisation, ils permettent une relation vraie, directe, sans effets.
 
Pourtant, depuis quelques années, la tentation de la théâtralité semble de plus en plus présente dans le monde du conte. Pourquoi ? 
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Quand les contes se font coquins
 
En ce mois de février – Saint Valentin oblige – les contes aiment tout particulièrement quitter la bibliothèque rose, dans laquelle Messieurs Grimm, Disney et consorts s’efforcent de les garder enfermés.
Une véritable libération à laquelle, dit-on, la fée Gaudriole, n’est sûrement pas étrangère.
Ci et là, les histoires se font coquines et se glissent donc vers les oreilles averties conscientes que leur nature suscite bien des émois.
 
Traversant les siècles, les contes coquins, les récits érotiques, font partie de l’histoire de toutes les civilisations et témoignent du degré de tolérance d’une société à un moment précis de son histoire.
Mais ces contes particuliers, qui privilégient plutôt le rire aux pleurs, ne se contentent pas de nous confronter à nos fantasmes, acceptés ou non.
 
A bien y regarder, on constate qu’ils ont une autre fonction intéressante. Sous un masque goguenard, ils s’en prennent régulièrement aux abus de pouvoir.
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Faites vos voeux, rien ne va plus !
 
En ce début d’année nouvelle, ils sont comme les feuilles en automne. Ils se ramassent à la pelle. Simple formule de politesse ou souhaits sincères, ils s’échangent par toutes voies et se récoltent agréablement : les vœux.
 
Argent, bonheur, amour, santé, voilà ce que nous souhaitons à nos proches, amis et connaissances sans disposer toujours du pouvoir de matérialiser leurs attentes en ces matières. Nous ne sommes que de simples humains sans aptitudes magiques.
Heureusement !
 
Imaginez un instant posséder le terrifiant pouvoir de réaliser réellement les vœux de quelqu’un. Etre en quelque sorte, ce génie enfermé dans une bouteille, ce farfadet reconnaissant, cette fée bienveillante disposés à réaliser de un à trois souhaits émis par votre interlocuteur. 
Ce don vous parait être une chance pour rendre les autres plus heureux ? Pas si sûr.  Il s’agirait plutôt d’une responsabilité bien lourde.
 
Les contes traditionnels mettant en scène des personnages ayant à choisir leurs vœux sont particulièrement édifiants. Dès qu’un souhait est émis, rien ne va plus !        
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Conte et conteurs : A quand la médiatisation ?
 
En dépit des efforts entrepris depuis de nombreuses années, l’art du conte reste toujours une discipline artistique mal connue, à la fois du « grand public », mais aussi des professionnels des arts du spectacle, des organisateurs et des pouvoirs publics subsidiant.
 
Quant à ceux qui le servent, les conteurs, leur manque de reconnaissance, ou tout simplement la méconnaissance de ce qu’ils sont et font, est une évidence vécue au quotidien.
 
Il faut ainsi, par exemple, avoir vécu l’expérience irritante, lors d’un engagement par un organisateur peu éclairé, de se retrouver relégué dans un espace absolument inconfortable pour exercer son art. De préférence à vingt mètres seulement d’une sono bruyante et assommante…
 
Le mot « conte », lui-même, inquiète certains responsables culturels, qui n’hésitent pas à demander au conteur de ne pas l’utiliser dans l’intitulé de son spectacle, par crainte d’effaroucher le public potentiel. Ce sont les mêmes organisateurs de spectacles, ou directeurs de centre culturel, qui lui recommandent de nourrir sa prestation d’autres disciplines artistiques : musicale, chorégraphique, vidéos - parfois superflues - avec un sérieux travail de mise en scène, persuadés que la seule pratique orale du conte est insuffisante pour séduire le spectateur.
 
Nous l’avons déjà précédemment écrit, la juste rémunération du conteur est, elle aussi, source de problème. Alors que l’on ne s’étonne guère du cachet parfois élevé d’un comédien professionnel, on voudrait que celui de l’artiste conteur s’aligne sur celui pratiqué par un sculpteur de ballon ou d’un « Père Noël de service ».
 
Mais pourquoi un tel ostracisme ?
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Conteur, fais-moi peur !
 
« A mesure qu’on lève les voiles de l’inconnu, on dépeuple l’imagination des hommes »
(Guy de Maupassant)
 
A l’heure où les contes se plaisent, en période d’Halloween, à réveiller nos frousses, il faut se réjouir du travail des conteurs et des conteuses ayant, dans leur répertoire, quelques récits délicieusement terrifiants. Car la peur a bel et bien son utilité.
On le sait déjà, pour les plus petits, des histoires gentiment effrayantes leur permettent d’apprivoiser leurs angoisses et d’ainsi se construire harmonieusement.
Mais qu’en est-il des adultes ?
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  ARCHIVES. L'Edito  2013-2014               
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